3 jours a Karikal
Nous voici tout juste rentres de Karikal, a 170 Kms au sud de Pondy ou nous avons passe un très bon séjour. Trois jours ayant pour but de faire un compte-rendu des activités de Pondy-Fishermen là-bas, subventionnées par MEDILOR, une ONG lorraine. Nous avons été très bien accueillis par Rajesh Kannan, directeur du centre. Il nous a accompagne tout au long de ce périple et nous a amplement renseigne pour notre mission.
Le centre de Karikal est une maison ou au 1er étage est installe un atelier de menuiserie destine a la formation des pêcheurs a la construction de leurs propres barques.
Les bateaux étant en kit, ils sont simples et rapides à réaliser et nous avons pu assister a la construction de l’un d’entre eux. Au rez-de-chaussée sont accueillis 26 enfants originaires du village voisin et qui le soir ont la possibilité de suivre des cours de hindi, sanscrit, anglais, yoga et karaté. Nous avons droit à une véritable démonstration de ces deux dernières activités… impressionnant mais aussi étonnant car mixte SVP ! Le WE, Rajesh offre de sa poche le déjeuner aux enfants et met a leur disposition une étagère de livres et de jeux.
Passe ce moment agréable au centre agrémente d’un très riche repas, nous sommes partis à la découverte de la région. Au programme, visite du site historique de Tranquebar situe au bord de mer, le fort de Danesborg, vestige de la colonisation danoise.
Ensuite, Rajesh nous entraîne dans un véritable lieu de pèlerinage, Vailankanie, Lourdes grandeur nature en Inde. Nous visitons le « musée des miracles » puis nous arrêtons successivement dans multiples églises et lieux de recueillement. Bâtiments d’une blancheur immaculée à l’extérieur et d’un kitch impressionnant a l’intérieur !
Apres un Seven Up, nous avalons un verre d’eau bénite en nous interrogeant sur la potabilité de l’eau…puis nous rejoignons un grand temple hindou, seul lieu célébrant le dieu … ? (vous m’excuserez de ce petit trou de mémoire) dans toute l’Inde. Ainsi nous passons du recueillement d’une ville chrétienne à la bénédiction d’un brahman. Ca n’a pas l’air de déranger Rajesh, lui-meme catholique. En tout cas, nous sommes rodes et nous sentons en totale sécurité pour les centaines de Kms que nous allons effectuer a scooter durant ces quelques jours. Des milliers de dieux veillent désormais sur nous !
Tout au long de notre voyage, nous parcourons les terres les plus durement touchées par le tsunami en Inde. Nous nous rendons sur la plage de Karikal ou plus de 1600 personnes ont perdu la vie…
Les paysages pas trop différents de Pondicherry sont cependant beaucoup plus secs et de temps en temps, nous découvrons des « quartiers » regroupant des dizaines de maison construites par le gouvernement après le 26 décembre 2004.
La visite des villages de pêcheurs nous donne l’occasion de rencontrer les personnes ayant le plus soufferts après cette vague meurtrière. Nous sommes très bien accueillis par les villageois et nous sentons que l’aide de l’association n’est pas vaine. Pondy-Fishermen a pour le moment fourni 120 bateaux dans la région et devrait en donner le double prochainement. Nous devons regarder si toutes les barques sont bien utilisées et s’il y a des nouveaux besoins ou des problèmes quelconques. Ensuite, séance photo nécessaire a notre rapport… Notre appareil attire foule et c’est avec beaucoup de plaisir que nous en faisons usage ! Les pêcheurs nous embarquent sur les bateaux de l’assoc…difficile de tenir en équilibre dessus, eux maîtrisent.
Les enfants nous exhibent la corde qu’ils ont accroché à un lézard ; au moment de partir, nous sommes soumis à une véritable séance d’autographes. Les occidentaux sont rares dans la région (nous en avons croise 3 durant les 3 jours) et nous le sentons !
Nous avons vécu tellement de choses pendant ce séjour qu’il est dur de tout décrire… Nous pouvons dire au moins une chose : si l’aide apportée par certaines associations se justifient parfois et permet de rendre un peu de dignité a une partie de la population, il reste cependant qu’il faudra encore beaucoup de temps pour voir disparaître toute la misère… dans le dernier village ou nous avons été, les pêcheurs ayant tout perdu suite au tsunami travaillent actuellement comme ouvriers et gagnent un salaire de 25 roupies par jour, 0.66$ pour la conversion…