Mon amour des bus indiens
Une des merveilles de l'Inde est la taille de son réseau routier. Que l'on veuille se rendre à Trivandrum, Chennai ou Mumbai, des bus partent à toutes heures du jour ou de la nuit. Ah les bus indiens !
La
station de bus tout d'abord et ses va et vient incessants... Qu'on soit
une vache, un homme d'affaire, un commerçant, un touriste ou un
mendiant, RDV est pris là-bas.
Des
dizaines de commerces, petites échoppes ou étalages de légumes sont
disposés à l'intérieur de la gare routière.
Ici, à bus stand, il est
dangeureux de rester sur le parking ou sur "le passage" des bus.
Arrivant à toute allure, il en faut parfois peu pour se faire
bousculer. Dès que l'un d'eux arrive, des dizaines de gens courent à sa
rencontre pour avoir les meilleures places (les places assises bien
entendu !).
La destination finale de chaque bus est inscrite sur un
panneau à l'avant de celui-ci...en tamoul. Pour les occidentaux que
nous sommes, il est inévitable de demander son chemin aux contrôleurs
ou aux passants: "please, the bus to Gingee
?", "Gingee ?", "Gingee !", "Gingee ??", "yes Gingee", "aaahh Gingee
!!". Il est bien sûr possible que les bus qu'on nous indique ne soient
pas les bons... s'ensuit ensuite plusieurs allers-retours aux quatres
coins du bus stand.
Une fois dans le bon bus, la ponctualité du conducteur est surprenante, départ pile à l'heure ! En chemise et pantalon beiges, le contrôleur, présent durant tout le trajet, se faufile pour recueillir l'argent des passagers. 50 cts d'euro pour 3-4 heures de bus... un des seuls endroits en Inde où il n'y a pas besoin de négocier, les prix sont fixes même pour les étrangers.
En bus, les embouteillages sont quasi-inexistants. Le chauffeur à une confiance absolue en sa conduite, ses 3 klaxons (particulièrement assourdissants !) et ses appels de phare préviennent les autres véhicules qu'ils n'ont qu'à bien se tenir. Pour doubler, rien de plus simple... seulement vérifier qu'un bus ou un camion ne vient pas à son encontre. Les tracteurs, voitures, scooters, vélos et charettes en face doivent se déporter sur le bas-côté pour laisser passer le bus, bien plus imposant qu'eux ! Les divinités hindoues présentes à l'avant veillent sur lui...
Parfois, pendant les trajets, la musique de certains passagers efface un instant le volume sonore des DVD. Bonne ambiance garantie !!
Lorsqu'un
arrêt est en vue, soit le bus ralentit pour que les passagers puissent
sauter dans ou hors du véhicule en marche, soit il s'arrête et une
horde de petits vendeurs ambulants vante alors ses marchandises à
l'intérieur ou tout autour du bus... concombres, chips ou serpettes (on
ne sait jamais !).
Ensuite,
le bus, souvent bondé, reprend sa route. Sur nos sièges collants, il
n'y a rien de mieux que de découvrir l'Inde à travers les fenêtres
ouvertes. Les paysages défilent et sur le bord des routes se déroulent
les scènes toutes simples de la vie quotidienne : les ouvriers
travaillant en plein cagnard, les paysans dans les champs, les femmes
faisant la lessive ou leur toilette, les vieillards buvant un thé, les
enfants se baignant sous le robinet du village... On ne s'en lasse pas !